PROGRAMME DE REVISIONS DU CAPES DE LETTRES
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PROGRAMME DE REVISIONS DU CAPES DE LETTRES

Le journal de bord du candidat au capes de Lettres modernes
 
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 version latine : rapport de jury 2005

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Enola
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MessageSujet: version latine : rapport de jury 2005   jury - version latine : rapport de jury 2005 Icon_minitimeLun 3 Sep - 21:58

RAPPORT DE JURY LATIN ECRIT : 2005


VERSION LATINE

Rapport établi par Monique BOUQUET
Ce rapport, plus qu’un compte rendu des erreurs commises sur le texte proposé aux
étudiants de la session 2005, vise à éclairer les futurs candidats sur les exigences auxquelles ils
doivent se plier pour l’exercice de version latine. Quelques conseils, ici donnés, sont suivis d’une
présentation du texte, extrait de La conjuration de Catilina de Salluste, et d’une « lecture » des
différentes séquences qui le composent, assortie de remarques grammaticales et stylistiques ; la
traduction - aboutissement de cette lecture - n’est proposée qu’en tout dernier lieu.

Conseils
L’exercice de version latine répond à plusieurs exigences :
- celle d’une compréhension du texte source qui passe par le respect des choix linguistiques et
stylistiques de l’auteur latin ;
- celle d’une réponse aux attentes des correcteurs qui entendent vérifier, outre le sens que
vous donnez au texte, vos compétences linguistiques (depuis la maîtrise des rudiments de
langue jusqu’aux nuances stylistiques, telle celle que souligne le mode subjonctif dans une
relative) ;
- celle d’une traduction en français qui s’appuie sur la correction morphologique et syntaxique
de la langue française et qui en exploite toutes les richesses stylistiques sans que celles-ci
viennent fausser la pensée contenue dans le texte source.
Pour satisfaire ces exigences, il convient :
- de bien maîtriser la langue latine mais aussi et surtout de respecter la facture du texte à
traduire en français. Ce n’est pas l’auteur qui vient vers son lecteur et se plie à la pensée et à
la langue de ce dernier ; c’est le lecteur qui pénètre la pensée de l’auteur et se propose de la
traduire ensuite le plus fidèlement possible, autant que sa langue maternelle l’y autorise. Ainsi
donc, la configuration de la langue latine prévaut dans la rencontre du lecteur que vous êtes
avec l’auteur latin. Vous n’avez donc pas à « reconfigurer » le texte source de façon qu’il
entre dans le schéma grammatical français ; autrement dit vous n’avez pas à le « construire »
(ou plutôt à le détruire) ni à le réduire à un puzzle de mots que vous reconstituez à votre
guise. Ayez bien à l’esprit que les destinataires immédiats de ce texte (qui le recevaient
essentiellement avec les oreilles) n’attendaient pas qu’une période soit finie pour en saisir le
sens. La lecture des séquences du texte de Salluste (cf. ci-dessous) illustrera la démarche
indispensable à suivre pour donner sens au texte, au fur et à mesure qu’il se déroule, afin
d’aboutir au final à une traduction la plus exacte possible.
- de bien maîtriser la langue française ; outre le respect de l’orthographe et de la syntaxe, vous
devez sonder toutes les ressources de votre langue pour exprimer avec le plus de finesse
possible le sens que vous avez reconnu dans telle phrase ou dans telle expression latines.
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Enola
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MessageSujet: Re: version latine : rapport de jury 2005   jury - version latine : rapport de jury 2005 Icon_minitimeLun 3 Sep - 22:00

Le texte de Salluste
Cet extrait de la monographie de Salluste précitée est situé à la fin de l’œuvre. Il précède le tout
dernier épisode – la mort de Catilina sur le champ de bataille de Pistoria – épisode souvent cité pour
exalter la « vertu » guerrière des Romains qui, même dans le cas d’une guerre civile, se reconnaît à la
façon dont les soldats reçoivent les coups ennemis : loin de tourner le dos aux adversaires, ils offrent
leur poitrine aux traits qui les transpercent.
Si l’extrait en question ne met pas en évidence cette qualité singulière, il la contextualise dans la
mesure où il fait état d’une bataille acharnée de part et d’autre, où les combattants, tous Romains, se
confondent dans la violence de leurs actions.
Il fait suite à une présentation des combattants de Catilina (harangue « en direct » de leur chef,
disposition en lignes de bataille sur le terrain plat choisi par le même Catilina) et, d’une certaine
façon, lui fait écho ; en effet, il invite les destinataires de la monographie à observer désormais les
combattants adverses, placés sous la conduite de Petreius, en personne Ipse…, chef aguerri, Homo
militaris…. Une fois identifiées les forces en présence, la bataille peut être engagée
(Sed…certatur.) et les regards vont et viennent entre les deux armées et surtout entre leurs chefs
respectifs (Catilina… Petreius… Catilina), le récit cessant avec la mort courageuse de Catilina.
La structure de l’extrait à lire et à traduire invite donc à regarder d’abord le comportement de
Petreius, délégué par le consul Antoine pour diriger les opérations et tandis qu’il passe ses troupes
en revue, puis la bataille en elle-même que dominent deux grandes figures - Petreius et Catilina -
avant que s’accomplisse l’acte « héroïque » de Catilina sur lequel peut prendre appui la conclusion
de la monographie.
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Enola
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MessageSujet: Re: version latine : rapport de jury 2005   jury - version latine : rapport de jury 2005 Icon_minitimeLun 3 Sep - 22:03

- commemorando a été traduit tel un participe présent ; or, ce gérondif précise bien le
moyen utilisé par le chef pour embraser le cœur de ses soldats.
Même dans ces deux membres bien courts, des bouleversements structurels ont été opérés de
sorte que des contre sens et des non sens n’ont pas manqué.
2. Le récit de la bataille
Sed ubi… cadunt
Un Sed initial vient mettre fin à la présentation immédiate de Petreius et de ses soldats autant
qu’à celle plus éloignée de Catilina et de ses troupes. Cette rupture est immédiatement suivie d’une
temporelle introduite par ubi, qui maintient provisoirement le lecteur du côté de Petreius avant que
les deux armées apparaissent sur le champ de bataille ( Sed ubi…exercitus). Puis c’est le combat
proprement dit dont le récit donne à voir autant les soldats (Postquam…certatur) que leurs chefs
(Interea Catilina… Petreius… Manlius et Faesulanus…).
· L’avancée des deux armées
Une proposition temporelle introduite par ubi situe dans le temps cette avancée, rappelant ce qui
vient de se passer avec l’ablatif absolu omnibus rebus exploratis (tout a été passé en revue) et
semblant donner à Petreius l’initiative de faire sonner la trompette (Petreius tuba signum dat) ; se
succèdent deux membres de phrase de longueur à peu près équivalente, qui précisent le mouvement
des cohortes que Petreius somme d’avancer lentement (cohortis paulatim incedere iubet) et celui
identique (idem) auquel procède l’armée des ennemis (facit hostium exercitus).
Quand après avoir tout passé en revue, Petreius fait sonner le signal de la trompette, à
ses cohortes il ordonne d’avancer peu à peu ; c’est la même chose que fait l’armée des
ennemis.
Remarques
Le Sed qui ouvre cet avant-dernier chapitre de la monographie n’a rien d’adversatif, comme
souvent chez Salluste. Il équivaut tout simplement à une réorientation, à une sorte de passage à la
ligne. On peut donc ne pas le traduire. En effet, comme le soulignent Ernout-Thomas « le sed n’est
pas rare en tête de phrase ou après une parenthèse pour couper court à un développement »
Le sujet de dat est Petreius, la tuba étant le moyen dont il se sert pour donner le signal. Or cette
trompette, il ne la fait pas résonner lui-même ; un soldat est préposé à cette tâche ; ainsi le verbe dat
est-il factitif : Petreius fait sonner le signal. Là encore, l’expression tuba signum dare autorise que
tous les termes ne soient pas littéralement traduits : utiliser la trompette pour donner le signal équivaut
à « donner le signal du combat ».
L’ordre donné aux cohortes émane bien de Petreius, sujet de iubet ; ce verbe est précédé de la
proposition infinitive cohortis paulatim incedere, pour laquelle il faut absolument respecter la place
de l’adverbe paulatim qui précise le verbe incedere (à ne pas confondre avec incendere) :
l’avancée des cohortes est progressif et lent.
Le idem initial du membre suivant fait écho à cette avancée progressive et lente : il est le
complément d’objet de facit dont le sujet est postposé hostium exercitus ; ainsi placée en clausule
cette expression insiste sur la nature de l’armée adverse : quoique Romains, les soldats de cette
armée sont considérés comme des ennemis publics ou hostes.
· Le combat
Les armées se sont donc ébranlées et Salluste évoque désormais un point de contact, un endroit
à partir duquel peut s’engager le combat : d’abord à distance avec un envoi de traits par des
archers, puis au corps à corps avec les glaives. En moins de deux lignes, l’historien décrit alors le
comportement des soldats de part et d’autre.
C’est de nouveau une précision temporelle qui fait avancer le récit (Postquam eo uentum est :
après qu’on fut arrivé à un endroit), cette précision étant elle-même assortie d’une localisation sur
laquelle informe la relative unde…posset (un endroit d’où, par archers, le combat pouvait être
engagé). Une fois ces précisions données, trois étapes se succèdent rapidement qui constituent le
schéma classique d’une bataille :
- la première charge : maxumo clamore (avec une très grande clameur), cum infestis signis
(avec des étendards hostiles) concurrunt (ils chargent les uns contre les autres)
- l’abandon des armes de traits : pila omittunt, ils renoncent aux javelots
- le corps à corps gladiis res geritur , c’est au glaive que l’action est menée.
Une fois qu’on fut arrivé à un endroit d’où les lanceurs de javelots pouvaient engager le
combat, dans une très grande clameur et enseignes déployées, on charge ; on renonce aux
javelots, l’affaire est réglée au glaive.
Remarques
La temporelle introduite par postquam a pour verbe uentum est : il s’agit du verbe uenio
employé à la forme impersonnelle du parfait passif (on vint). Certains candidats y ont vu le nom
uentum (le vent) mais du point de vue du sens, c’était tout à fait inconvenant.
La relative introduite par l’adverbe unde avait son verbe au subjonctif, ce qui introduisait une
certaine indétermination : un endroit - et non pas l’endroit - d’où on pouvait engager le combat.
Les expressions maxumo clamore et infestis signis sont caractéristiques du combat : c’est le
cri de guerre que lancent les soldats, c’est l’avancée des enseignes représentatives de chaque armée
et qui témoignent de la formation du combat. Le dictionnaire Gaffiot donne la traduction pour la
seconde expression : « en formation de combat (enseignes déployées) ».
Le verbe concurrunt et le verbe omittunt n’ont pas de sujets propres : vous avez là un emploi
de la troisième personne du pluriel qui généralise deux actions. Ces deux verbes peuvent être
traduits, en français, par une troisième personne du pluriel indéterminée (ils chargent, ils renoncent)
ou par une tournure impersonnelle (on charge, on renonce). A noter que le second verbe
« omittere » a pour équivalent français « laisser tomber » ; ce qui, dans notre langue, induit une
ambiguïté (s’agit-il de laisser tomber en lançant ou de renoncer ?) alors que, à ce moment du
combat, le sens est univoque : ils abandonnent les javelots pour utiliser les épées.
Enfin c’est un passif personnel (à la troisième personne du singulier du passif) que Salluste utilise
dans le dernier membre de ce passage mais son sujet est inanimé : res geritur, l’action est menée.
Là encore le français peut recourir à la forme impersonnelle « on règle l’affaire » dans la mesure où,
dans notre langue, un sujet animé prévaut sur un sujet inanimé.
Vous aurez remarqué que Salluste, en favorisant la tournure impersonnelle ou en taisant le sujet
animé des verbes d’action, ne distingue pas les soldats des deux armées : la charge, l’abandon des
javelots, le recours aux glaives semblent bien être le fait des deux armées. Et le doute demeure dans
le passage suivant même si certains termes peuvent le lever.
Veterani, les vétérans, pristinae uirtutis memores, qui ont en mémoire leur courage
d’autrefois, comminus, de près, acriter, avec acharnement, instare pressent leurs ennemis ; illi,
ceux-là, haud timidi, qui n’ont pas peur, resistunt, tiennent bon. Maxuma ui, c’est avec une très
grande violence, certatur, que l’on combat.
Les vétérans qui se souviennent de leur valeur d’autrefois serrent de près et avec
acharnement ; leurs ennemis ; ceux-là, dépourvus de crainte, résistent. On se bat avec une
très grande violence.
Remarques
On peut penser que les ueterani sont les soldats à qui Petreius a rappelé leurs faits de bravoure
(commemorando)et qui, présentement s’en souviennent (memores) ; dans ce cas le illi qui suit
désigne les partisans de Catilina, tout aussi valeureux. Et bien vite Salluste les confond tous avec
l’impersonnel certatur : on combat.
Le verbe instare est à l’infinitif de narration ; il est difficile de le maintenir en français, dès lors
que son sujet ueterani est distancié par le groupe en apposition « qui se souviennent de leur valeur
d’autrefois » ; or ce groupe doit rester à sa place car il explique les deux adverbes comminus et
acriter ainsi que le verbe qui les suit. Leur vigueur et leur acharnement sont dues à leur
ressouvenance. La traduction par une forme personnelle du verbe instare est donc préférable du
point de vue de la langue d’arrivée (ils serrent de près…).
Les ennemis (illi) sont qualifiés par l’expression haud timidi (qui n’éprouvent pas de crainte).
L’adverbe haud doit nécessairement accompagner l’adjectif timidi ; en effet non seulement haud ne
porte que sur des adjectifs ou des adverbes mais encore il charge négativement le mot qui le suit
immédiatement ; transféré auprès du verbe resistunt, il donnerait au membre de phrase un sens
totalement contraire à celui qu’exprime Salluste.
· Catilina
Salluste s’est intéressé aux combattants et pendant ce temps (Interea) Catilina n’a pas été de
reste. Le lecteur a sous les yeux le tableau de la lutte acharnée des soldats sur lequel se détache le
personnage de Catilina : cum expeditis, avec des soldats armés à la légère, in prima acie, sur la
première ligne de bataille, uersari, il était là, laborantibus succurrere, il apportait son aide à ceux
qui peinaient, integros pro sauciis arcessere, il faisait venir des hommes frais à la place des blessés,
omnia prouidere, il avait l’œil à tout, multum ipse pugnare, avec intensité, il combattait lui-même,
saepe hostem ferire, souvent il frappait l’ennemi ; strenui militis, d’un soldat énergique et boni
imperatoris et d’un bon général en chef, officia simul exsequebatur il exécutait simultanément les
tâches.
Pendant ce temps, Catilina, accompagné de soldats armés à la légère, se trouvait sur la
première ligne de bataille, à ceux qui peinaient il apportait son aide, à la place des blessés, il
faisait venir des hommes intacts, il avait l’œil à tout, combattait lui-même intensément,
souvent frappait l’ennemi ; il exécutait simultanément les tâches d’un soldat énergique et
d’un bon général en chef.
Remarques
Dans le début de cette séquence se succèdent des infinitifs de narration (uersari, succurrere,
arcessere, prouidere, pugnare, ferire) qui présentifient les actions de Catilina tout en insistant sur
leur déroulement ; leur juxtaposition appuie la diversité et la rapidité de ces actions. Là encore la
langue française supporte difficilement le tour infinitif de la phrase, d’autant que le premier verbe est
séparé de son sujet par des compléments dont la place n’est pas anodine (Catilina n’est pas
vraiment protégé, cum expeditis, et il est en première ligne, in prima acie). Il faut donc traduire ces
infinitifs par des formes personnelles à l’imparfait de l’indicatif, ce temps concordant avec le
exsequebatur final qui les résume. La succession et la variété des interventions de Catilina mérite
également d’être maintenue dans la traduction, par le choix de leur juxtaposition, le français tolérant
aisément la non coordination.
Ces infinitifs n’ont pas toujours été identifiés comme verbes principaux de la narration historique.
La fâcheuse habitude de repérer avant tout le sujet et son verbe a engagé à rapprocher Catilina du
verbe exsequebatur, et à distribuer tout ce qui les sépare avec le plus grand des hasards. Ainsi a-ton
lu « Pendant ce temps, Catilina suivait jusqu’au bout les soldats décidés… »
La dernière phrase commence par deux groupes au génitif qui désignent à la fois le soldat idéal
(il est strenuus) et le général idéal (il est bonus). Ces deux génitifs sont compléments du nom neutre
officia, lui-même complément d’objet du verbe déponent exsequebatur dont le sujet est identique à
celui des infinitifs historiques : Catilina.
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Enola
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MessageSujet: Re: version latine : rapport de jury 2005   jury - version latine : rapport de jury 2005 Icon_minitimeLun 3 Sep - 22:04

· Petreius
D’un chef on passe à l’autre, à Petreius qui, lui aussi, observe Catilina. Le lecteur est alors invité
à changer de point de vue, Salluste se substituant, yeux et esprit confondus, à ce même Petreius…
En effet, Petreius, Petreius, ubi uidet, quand il voit, Catilinam, que Catilina, contra ac ratus erat,
contrairement à ce qu’il avait pensé, magna ui tendere, se démène avec une grande violence,
cohortem praetoriam, c’est la cohorte prétorienne, in medios hostis inducit, qu’il conduit contre
le centre des ennemis, eosque et ces ennemis, perturbatos, qu’il a mis en désordre, atque alios
alibi resistentes, mais qui résistent les uns ici, les autres là, interficit, il les tue ; deinde, puis,
utrimque, de part et d’autre, ex lateribus, sur les côtés, ceteros adgreditur, il attaque tous ceux
qui restent.
Petreius, quand il voit que Catilina, contrairement à ce qu’il avait pensé, se démène avec
une grande violence, lance la cohorte prétorienne contre le centre des ennemis et, ceux-là,
qu’il a mis en désordre mais qui résistent les uns ici, les autres là, il les tue ; ensuite, de part et
d’autre sur les flancs, il attaque tous les autres.
Remarques
Le verbe uideo est utilisé ici comme verbe de perception intellectuelle (voir ou constater que),
ce qui explique qu’il soit suivi d’une proposition infinitive Catilinam …magna ui tendere. Il
convient de laisser au centre de cette proposition la subordonnée qui vient contredire le verbe
tendere (contra ac…ratus). Sortie de son contexte, elle ôterait son intensité au constat fait par le
lieutenant : ses prévisions s’avèrent fausses puisque Catilina combat vigoureusement.
magna ui fait écho au maxuma ui précédent ; il convient de traduire le nom ui de la même
façon dans les deux cas et de respecter la différence de degré des adjectifs maxuma (superlatif)
/magna (positif).
in medios hostis est une expression technique (traduite dans le Gaffiot à la rubrique induco :
conduire la cohorte prétorienne contre le centre des ennemis) dans laquelle l’adjectif medius précise
bien la position de ces ennemis : ils sont au centre.
la proposition qui clôt cette première partie de séquence est reliée à la précédente par –que
(eosque) et a pour sujet Petreius. Le pronom de rappel eos (= medios hostes) est le complément
d’objet de interficit. Il faut bien voir que ce même pronom est assorti de deux participes, l’un au
passé perturbatos (Petreius a semé le désordre dans les rangs ennemis), l’autre est au présent
resistentes (et cependant ces ennemis résistent). Ces deux participes sont reliés par atque qui, ici, a
un sens quelque peu adversatif (et cependant). Enfin, ce même pronom eos est repris par alios alibi
(traduit dans le dictionnaire, à la rubrique alibi) où sont associés deux termes signifiant l’altérité (l’un
pronom, alios, l’autre adverbe alibi) ; cette association exprime la diversité.
Le dernier membre de cette séquence donne à voir, non plus le centre (in medios hostes), mais
les flancs de l’armée ex lateribus après que Salluste a précisé qu’il s’agissait des ailes, situées de
part et d’autre du centre (utrimque). Le nom lateribus vient de latus, eris (n) – le côté, le flanc -
et non pas de later, ris (n) : la brique !
· Manlius et Faesulanus
Apparaissent Manlius et l’officier de Fésules, préposés au commandement des deux ailes
d’armée précitées : ils sont en première ligne in primis, et l’historien les présente en train de
combattre pugnantes avant de rapporter leur mort : ils tombent, cadunt.
Manlius et l’officier de Fésules qui combattaient en première ligne tombent.
Remarques
Il faut laisser le in primis à sa place : ce complément indique la position de ces chefs au moment
où ils combattent. Désignés par Catilina pour diriger les flancs de l’armée, ils se battent en chefs
vaillants, au premier rang.
3. La mort de Catilina
Catilina…confoditur
La chute des deux officiers sert de prélude à celle de Catilina qui, juxtaposée à la précédente,
est néanmoins plus développée, le chef de la conjuration se situant à un degré de vaillance encore
plus élevé.
Catilina, Catilina, postquam, après que, fusas copias ce sont ses troupes en déroute¸ seque
et lui, cum paucis relicuom, qui reste avec peu d’hommes, uidet, qu’il voit, memor, se souvenant,
generis, de sa naissance, atque pristinae suae dignitatis, et de son prestige d’autrefois, in
confertissumos hostes, contre des ennemis en formation très serrée, incurrit, se précipite, ibique,
et là, pugnans, tout en combattant, confoditur, il est percé de coups.
Catilina, une fois qu’il voit ses troupes dispersées et qu’il se voit restant avec peu
d’hommes, se souvenant de sa naissance et de son prestige passé, se précipite là où la
formation ennemie est la plus serrée, et là, tout en combattant,il est percé de coups.
Remarques
La temporelle introduite par postquam a pour verbe uidet que précède deux compléments à
l’accusatif : fusas copias les troupes mises en déroute (soit en français, la déroute des troupes) et se
cum paucis relicuom, lui-même restant avec peu d’hommes. Ce qu’il voit, c’est la débandade des
soldats, c’est son isolement.
L’adjectif memor est doublement complété, par generis, et par pristinae suae dignitatis ; ces
deux compléments, quoique coordonnés par atque, sont distincts : il n’y a aucune raison de faire de
pristinae le qualificatif des deux noms.
L’expression in confertissumos hostes désigne cette fois les soldats de Petreius – des ennemis
pour Catilina ; le superlatif indique de nouveau une position : c’est là où la formation de combat, du
côté de Petreius, est la plus compacte.
Le participe pugnans est simultané du verbe confoditur, d’où l’importance de le cpmprendre
comme équivalent de « tout en combattant ».
Une fois cette lecture terminée, la traduction française peut prendre appui sur elle afin de
respecter le sens et le style du texte latin, tout en privilégiant la syntaxe et la stylistique
françaises.

Traduction
Lui-même, parcourant à cheval les rangs des soldats et appelant chacun par son nom, il
s’adresse à eux, les exhorte, leur demande de se rappeler qu’ils se battent contre des
brigands sans armes, pour leur patrie, pour leurs enfants, pour leurs autels et leurs
foyers,. En homme de guerre, pour avoir pendant plus de trente ans servi dans l’armée,
avec un grand renom, en qualité de tribun, de préfet, de lieutenant, et de préteur, il
connaissait la plupart des hommes individuellement, ainsi que leurs actions
valeureuses : en les leur rappelant, il enflammait les cœurs des soldats.
Quand, après avoir tout passé en revue, Petreius fait sonner le signal du combat, il
ordonne aux cohortes d’avancer lentement ; ainsi procède également l’armée ennemie.
Une fois qu’on en fut arrivé à un endroit d’où les archers pouvaient engager la bataille,
poussant une très forte clameur et en formation de combat, ils s’élancent les uns contre
les autres ; ils renoncent aux javelots ; l’action se règle à l’épée. Les vétérans, se
rappelant leur mérite d’autrefois, serrent de près les ennemis, avec ardeur ; ceux-là,
dépourvus de crainte, résistent ; on se bat avec une extrême violence. Pendant ce
temps, Catilina, accompagné d’hommes armés à la légère, se trouvait en première
ligne, secourait ceux qui peinaient, faisait venir des soldats frais en remplacement des
blessés, pourvoyait à tout, se battait beaucoup lui-même, frappait fréquemment
l’ennemi ; il accomplissait simultanément la tâche d’un soldat énergique et celle d’un
bon général. Petreius, voyant que Catilina, contrairement à ses prévisions, se démène
avec une grande violence, lance la cohorte prétorienne contre le centre des ennemis ;
ces derniers, qu’il a profondément troublés et qui pourtant résistent, les uns ici, les
autres là, il les massacre ; puis, sur les deux flancs, il attaque tous les autres. Manlius et
l’officier de Fésules, qui combattaient dans les premiers rangs, tombent. Catilina,
maintenant qu’il voit la déroute de ses troupes, qu’il se voit restant avec une poignée
d’hommes, se rappelant sa naissance et son prestige d’autrefois, se précipite au plus
compact de la formation ennemie et là, en plein combat, il est percé de coups.
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